Nous avions rêvé de brumes
obscènes aux confins de nos désirs
Dans les temps révolus de
nos peurs imaginaires.
Nous crachions sur les
tombes de nos enfants à venir
Et nous vivions dans des
jardins extraordinaires…
Pourtant…
Nous avions déjà préparé
les phrases lapidaires
Que nous scandons
aujourd’hui sans y croire
Pendant que les Villon
pendus à nos lampadaires
Se balançaient au rythme
de notre Histoire…
Combien de marins, combien
de capitaines
Naufragés de fortune au
plus profond des mers
Ravaudent nos peurs et
nourrissent nos haines
Pendant que nous alarme le
chant des sirènes…
Pourtant…
Nous avions inventé
l’Utopie des beaux mois de mai
Et nous chantions à
tue-tête auréolés de gloire
En interdisant d’interdire
à tout jamais
Mais ceci, nous le savons
maintenant est une autre histoire.
Les étoiles au ciel nous
crachaient à la gueule
Et nous égorgions les
légendes des siècles futurs.
Nous étions deux, nous
étions Dieu, nous étions seuls
Fier d’être lâches et
traitres, fiers d’être parjures…
Pourtant…
Notre amour sanguinolent
éclabousse à tout vent
La surface de notre monde
agonisant,
Nous avons guillotiné tous
les ci-devant
Qui nous empêchaient de
vivre au présent.
Dans les cimetières
fleurissent des pensées
Que nous arrosons de nos
regrets éternels.
Demain nous marcherons
d’un pas cadencé
Et nous ne parlerons plus
qu’à des sentinelles…
Pourtant…
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