Il nous faudra nommer
tout, même l’innommable.
Quand les charniers seront
les jardins de demain,
Le sang des innocents
sèchera sur nos mains
Au grand vent de l’oubli
et de l’insoutenable.
Mais les mots sont des
loups, les mots sont des colombes,
Nous avons tué les uns
nous tuerons les autres
Car vous le savez bien
nous sommes bons apôtres :
La lumière ne se fait que
sur les tombes.
Nous forgeons nos haines,
nous fourbissons nos armes,
Nous barbelons la paix de
nos ressentiments
Et les étoiles se meurent
au firmament
De notre conscience où
perle encore une larme.
Par quoi nous faudra-t-il
passer, par quels semblants,
Par quelle soumission à
quel ordre nouveau,
Par quel silence au lavage
de nos cerveaux
Pour nous libérer de nos
crimes accablants ?
Les portes du futur se
ferment lentement.
Elles ouvraient sur les
derniers champs du possible
Mais nous ne bougeons pas,
condamnés impassibles
Attendant sans y croire le
dernier moment.
Il sera toujours temps,
avant de disparaître
De plaider coupable et de
demander pardon,
De l’horrible farce
s’avouer les dindons ,
D’un doigt sur un bouton
rouge s’envoyer paître…
Un lac aux reflets d’or
sous la clarté lunaire.
Glissant sur l’eau noire
comme sur un miroir
Tendant le cou vers le
ciel de son désespoir
Un cygne blanc et son
chant. Le chant de la Terre ?
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