« Malgré qu’à tous les horizons,
Comme un point d’interrogation
La mort nous regarde d’un œil ivre,
Faut vivre »
(Mouloudji)
Voilà bientôt deux mois
que nous vivons cloîtrés,
Enfermés, confinés,
claquemurés, prostrés
Ainsi que des forçats
soumis, purgeant leur peine
Après s’être passé aux
pieds leurs propres chaînes,
Condamné par eux-mêmes au
repos forcé…
Peur épidémique ressurgie
du passé,
Et pour seul remède, pour
seule solution :
Au calme, citoyen !
Dormez vos roupillons !
Un, deux, trois, soleil,
celui qui bouge a perdu !
Pas encore sauvé des eaux,
pauvre Boudu…
Les portes sont fermées,
allumés les écrans,
Le moral est en berne et
les nerfs sont à cran.
On relit « la
peste » de Camus, et Cioran,
« L’expiation »
du vieil Hugo, « crime et châtiment »,
Et même avec Marcel on va
perdre son temps,
Enfin l’on s’achève avec
« l’être et le néant » !
Moi, j’aime mieux me
shooter avec « on the road »
Et même si c’est paraît-il
passé de mode,
Plutôt que Bossuet je
préfère Kerouac
Pour terminer ma route
avant le « grand couac » !
(Et puis surtout, surtout,
se répéter qu’en France
On a quand-même, malgré
tout, beaucoup de chance,
Et penser qu’ailleurs,
tant de nos frères humains,
Faute d’argent, de soins,
ne verront pas demain…)
P.F.
les
seules personnes qui existent pour moi sont les déments, ceux qui ont la
démence de vivre, la démence de discourir, la démence d’être sauvés, qui
veulent jouir de tout dans un seul instant, ceux qui ne savent pas bâiller ni
sortir un lieu commun mais qui brûlent, qui brûlent, pareils aux fabuleux feux
jaunes des chandelles romaines explosant comme des poêles à frire à travers les
étoiles et, au milieu, on voit éclater le bleu du pétard central et chacun
fait: “Aaaah!” (Jack Kerouac, « on the
road »)
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